Rencontrez Alice Apinya, éleveuse de pintades au Ghana

Dans une collectivité de la Région du Haut Ghana oriental, de petits troupeaux de pintades vivent dans différents enclos. Trois petites portes mènent à différentes pièces, dont l’une où se trouvent les œufs, l’autre les poussins fraîchement éclos et la dernière les volatiles plus âgés. Deux enclos plus grands entourés de murets et de grillage sont aménagés en plein air. Chaque jour, Alice Apinya balaie et veille à la propreté de ces enclos.

 

Alice ApinyaAlice, éleveuse de pintades de 46 ans, vit à Nania, un village voisin de la ville de Paga. Cela fait quatre ans qu’elle élève des pintades, mais cela n’a pas été facile. Pour commencer, soulignons que l’élevage de pintades n’est pas chose aisée.

 

En effet, les éleveuses et les éleveurs doivent choisir avec soin leurs fournisseurs d’œufs. Alice affirme acheter toujours ses œufs chez un éleveur fiable. « Si je les achète au marché, c’est juste pour les consommer, » déclare-t-elle. « Au marché, les vendeurs ne savent pas manipuler les œufs, et en les secouant comme ils le font, ceux-ci n’écloront pas. » Et même s’ils éclosent, il est difficile d’affirmer avec certitude que les poussins parviendront à l’âge adulte. Alice soutient qu’elle ne comprenait souvent pas pourquoi ses poussins mouraient.

 

Récemment pourtant, grâce à une émission de Radio URA réalisée en collaboration avec Radios Rurales Internationales, Alice a remarqué que ses pintades ne mourraient plus en très grands nombres. Avant d’avoir entendu cette émission, il arrivait souvent que sur un lot de 25 œufs, seules trois ou quatre pintades parvenaient à l’âge adulte. Maintenant, elle arrive à garder au moins 15 pintades en vie.

 

Avant, Alice élevait ses pintades comme le faisait tout le monde : elle laissait les poussins en liberté après l’éclosion des œufs. Mais, désormais, ses enclos sont aménagés de sorte que les pintades ne puissent plus s’éloigner et que les femelles et leurs poussins puissent rester ensemble en lieu sûr et au chaud. Elle s’assure également que ses poussins ont des vermifuges lorsque cela est nécessaire et que les lieux restent surtout propres pour éviter que les aliments ne soient contaminés par les toxines.

 

« [L’émission radiophonique] nous a permis de comprendre beaucoup de choses, y compris la manière de faire les traitements, garder les lieux bien rangés et construire une litière. La partie afférente aux traitements est celle qui m’intéresse le plus. L’émission nous explique comment soigner nos volailles  lorsqu’ils sont malades ou comment les vermifuger. »

 

Alice pense que la radio aide également les agricultrices et les agriculteurs à partager leurs connaissances, aussi bien en ce qui concerne les techniques d’élevage traditionnelles des pintades que les techniques plus modernes. « Il se peut qu’il y ait quelque chose que vous ne connaissez pas et que vos collègues le sachent. Vous n’avez qu’à poser la question et ils vous l’expliqueront, » déclare-t-elle. « J’ai appris pas mal de choses. »

 

Les émissions radiophoniques sur l’élevage des pintades qui ont aidé Alice ont été réalisées dans le cadre du projet « La radio pour le développement de la chaîne de valeur agricole » de Radios Rurales Internationales. Financé par Affaires mondiales Canada (AMC), le projet a remporté le Prix 2015 du projet SMSI (Sommet Mondial sur la Société de l’Information) pour l’utilisation qu’il fait des technologies de l’information et de la communication novatrices pour renforcer la sécurité alimentaire et économique des agricultrices et des agriculteurs d’exploitations familiales. À ce jour, les émissions radiophoniques appuyées par le projet ont touché plus de quatre millions d’agricultrices et d’agriculteurs en Tanzanie, au Malawi, au Ghana et au Mali.

 

 

Tara Sprickerhoff
À propos de l’auteure
Tara Sprickerhoff a récemment obtenu son baccalauréat en journalisme à l’Université Carleton. Elle a fait un stage en journalisme auprès de Radios Rurales Internationales, à Accra, au Ghana, durant tout l’été 2015, et y est retournée il y a quelque temps pour poursuivre son travail. Le rêve de Tara : travailler un jour à la radio, car ce n’est que lorsqu’elle peut donner aux autres une voix pour partager leurs histoires et leurs passions personnelles qu’elle se sent plus heureuse.