Cultiver les féveroles : une source de revenus et d’égalité

les féveroles

C’est le début de la saison des cultures en Éthiopie et les agriculteurs et agricultrices préparent leurs champs.

Alors qu’ils préparent leurs champs pour le labour et réfléchissent à l’approvisionnement en semences, un autre type de préparation est en cours. Les diffuseurs de quatre stations de radio planifient leurs épisodes, s’équipent de leurs micros et se dirigent vers le studio pour lancer une nouvelle série radio sur le blé et les féveroles, le tout avec une optique d’égalité des sexes.

« Je veux être la voix des agricultrices », déclare Aynelem Debelle, une agricultrice d’Arise à Oromia, qui écoute et contribue aux émissions. « Nous, les femmes, travaillons sur tout mais nous ne sommes pas reconnues comme agricultrices. »

Les programmes font partie du projet RELANCE de Radios Rurales International, financé par les Centres d’Innovation Vertes, un projet mondial mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) dans le cadre de l’initiative spéciale « ONE World − No Hunger » (UN Monde – Pas de faim) du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et de Développement (BMZ). Se déroulant dans sept pays (Éthiopie, Côte d’Ivoire, Malawi, Mali, Mozambique, Togo et Zambie) le projet est conçu pour encourager et améliorer l’agriculture et la reprise économique dans cet environnement de pandémie de COVID-19.

Des programmes radio interactifs et sensibles au genre sont désormais diffusés dans sept pays en Afrique subsaharienne. En Éthiopie, les programmes se concentrent sur le blé et les féveroles, guidant les agriculteurs à travers les étapes à suivre pour planter, cultiver, commercialiser et transformer leurs produits, le tout en fonction de la saison des cultures. Ils remettent également en question les normes de genre dans l’agriculture, posant des questions sur les stéréotypes et s’assurant qu’ils prennent en compte les défis des femmes lors de la conception des programmes.


« Nous, les femmes, travaillons sur tout mais nous ne sommes pas reconnues comme agricultrices. »

Aynelem Debelle, Agricultrice

« Ce programme permet de disséminer le travail saisonnier de l’agriculture, notamment pour les féveroles, le blé et le miel. L’agriculteur obtient des informations de première main sur les pratiques agronomiques. C’est bon pour notre région. Nous sommes heureux que cela s’adresse à beaucoup plus d’agriculteurs », déclare Arebu Weshe, un agent de développement à Assella, Oromia.

Les programmes visent à atteindre les agriculteurs et agricultrices de deux régions d’Éthiopie : Amhara et Oromia, avec des émissions uniques sur Amhara Media Corporation (anciennement AMMA), Dessie Fana FM, Oromia Broadcast Media (OBM) et Assela Fana 90.0. Chaque station diffuse un programme en soirée pendant la semaine, avec une rediffusion ultérieure.

Chaque programme comporte une variété de segments : des feuilletons radio, des interviews d’agriculteurs et agricultrices, des interviews d’experts agricoles et des segments d’appels interactifs axés sur le sujet de la semaine. Les programmes sont organisés de manière à permettre aux agriculteurs et agricultrices d’explorer le sujet, d’en savoir plus, de poser des questions et de découvrir des moyens d’améliorer à la fois les cultures qu’ils produisent et les bénéfices qu’ils en tirent.

Comme l’a dit un diffuseur partenaire : « Il donnera des informations et des messages aux agriculteurs, de la planification à la commercialisation. Le programme intègre une approche différente… Il est très participatif et facile à comprendre pour les agriculteurs. Cela donnera donc beaucoup d’informations aux agriculteurs. »

Chaque programme examine également les protocoles de sécurité COVID-19 du jour, s’assurant que les conseils qu’ils donnent sont conformes aux recommandations de sécurité, et que les agriculteurs et agricultrices ruraux peuvent rester informés des dernières informations sur la maladie. En effet, l’ensemble du projet est conçu pour être exécuté à distance, veillant à ce que la relance puisse se produire et que tout le monde puisse rester en bonne santé face à la maladie.


« Ce programme m’aide à faire passer le message que les femmes contribuent de façon égale aux exploitations agricoles. »

Aynelem Debelle, Agricultrice

Bien que l’objectif final du projet soit d’augmenter les revenus et la participation aux chaînes de valeur, il vise également à modifier l’opinion et à susciter la conversation dans les communautés sur ce qu’est l’agriculture et qui peut cultiver.

Aynelem déclare : « Ce programme m’aide à faire passer le message que les femmes contribuent de façon égale aux exploitations agricoles. Je laboure la terre en tant qu’homme et ma mère le fait aussi. C’est un tabou culturel le labour de la terre par des femmes. Je veux briser la norme en étant cette voix. »


Le projet RELANCE (RECOVER en anglais) est un projet de 15 mois, de 2,9 millions d’euros (4,3 millions de dollars canadiens) conçu pour encourager et améliorer l’agriculture et la reprise économique, en toute sécurité, face à la pandémie de COVID-19, surtout alors que les pays et les économies commencent à rouvrir. Il est financé par les Centres d’Innovation Verte Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) allemands pour le secteur agricole et alimentaire, au nom du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).