Envers la diversité : Célébration et réflexion au Sénégal à l’occasion de la Journée Mondiale de la Radio

Journee Mondiale de la Radio

Pour les radiodiffuseurs de la région de Kolda, au Sénégal, la diversité à la radio a plusieurs significations. Située à plus de 650 km de Dakar, Kolda est une région unique à la capitale à bien des égards.  Alors que Dakar parle le français et le wolof, par exemple, de nombreuses autres langues dominent la région de Kolda, y compris le pulaar, le mandika et le soninké.  


Cependant, pour les 16 stations de radio qui se sont réunies avec nous pour célébrer la Journée Mondiale de la Radio (13 février), la langue est un effort parmi tant d’autres pour rendre la radio plus diverse. Une journée qui était riche en échanges, les radiodiffuseurs ont profité de l’occasion pour discuter de la façon dont le thème de l’année se manifeste dans le domaine. 


Afin de rendre la radio accessible à tous, la langue est évidemment un point important. Mais au-delà, il y a encore des questions plus larges comme le genre, par lequel aucune question n’est épargnée. 


C’est pourquoi les partenaires de la région de Kolda ont expliqué la manière dont ils travaillent pour intégrer les aspects du genre dans les émissions, quel que soit le sujet. Quelle est l’intersection entre les femmes et l’amélioration des rendements des cultures? À priori, la réponse n’est pas toujours évidente, mais elle est toujours importante. 


Apparemment, le fait de poser la question l’est aussi ; comme l’a dit un journaliste, c’est une chose d’avoir des programmes spécifiquement orientés vers les femmes et c’en est une autre d’inclure le genre dans toutes les émissions. 


Ce faisant, les radios s’adressent non seulement aux auditeurs féminins de manière plus signifiante sur des sujets qui les touchent directement (ou même de manière différente), mais elles aident également les auditeurs masculins à comprendre le sujet sous un nouveau jour. 


Le genre est tellement important pour la radio que sa pertinence ne s’arrête pas à la programmation.  Au contraire, comme l’ont expliqué plusieurs femmes radiodiffuseurs et journalistes, ce concept est d’une importance fondamentale pour le fonctionnement des stations de radio elles-mêmes.  


Pour les femmes travaillant dans les médias – un domaine qui exige souvent des nuits tardives et des matins précoces, plus des devoirs – les idéaux d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée peuvent être évasifs. Couplée avec les exigences sociales des enfants et de la grande famille, la nature de ce travail peut être prohibitive pour des femmes désireuses et capables. 


Dans cette optique, les participant(e)s ont exprimé le besoin constant de mieux répondre aux besoins spécifiques du personnel féminin, comme des horaires flexibles ou des options pour un trajet nocturne sûr et abordable. 


Les radiodiffuseurs présents ont également pris un moment pour reconnaître le formidable travail des femmes à la radio, qui malgré ces défis, apportent une richesse d’opinions, de perspectives et de connaissances autrement impossible sans leur participation. 


La Journée Mondiale de la Radio au Sénégal a été l’occasion de célébrer et de réfléchir à tout ce qui a été accompli et également, à ce qu’il reste à faire. Merci à tous qui sont venus partager leurs expériences et à nouveau, bonne Journée Mondiale de la Radio !


À propos de l’auteur :  Hannah Tellier est Adjointe aux ressources radiophoniques pour Radios Rurales Internationales. Étudiante à l’Université de Waterloo, pour Hannah la meilleure salle de classe est celle que l’on crée en échangeant avec les autres.