Riz et radio : Comment un projet de Radios Rurales Internationales encourage la collaboration pour servir les agriculteurs

Riz et radio

Adugna Tigab est une agricultrice de 33 ans originaire du village de Bure, dans le district de Lebokemkem, en Éthiopie. Les terres agricoles de sa région sont pauvres et sont parfois inondées par des pluies abondantes. Madame Tigab cultive principalement du riz, mais également du maïs, des oignons, de l’ail et des tomates sur son exploitation d’un hectare. Récemment, elle a appris à diversifier les produits qu’elle cultive, et peut désormais cultiver toute l’année, grâce à l’irrigation. Maintenant, elle récolte quatre sortes de cultures au cours d’une année agricole.

Elle a appris tout cela dans le cadre d’une émission radiophonique et d’une sensibilisation communautaire. Madame Tigab raconte que sa production a augmenté de façon exponentielle depuis sa participation à un projet de Radios Rurales Internationales et la Mennonite Economic Development Association, ou MEDA, et appuyé par des agents de vulgarisation agricole locaux.

Ce projet radiophonique sur le riz et les légumes vise à améliorer les conditions de vie des femmes qui cultivent les légumes et le riz dans la région d’Amhara, en Éthiopie, au moyen de la radio et de formations face à face. Ce projet fait partie d’un projet plus vaste réalisé par la MEDA, dont l’objectif est de s’assurer que les hommes et les femmes tirent profit des chaînes de valeur des légumes et du riz.

Getachew Bura est le responsable de l’agriculture du village de Bure. À ses dires, le bureau de l’agriculture du village collabore avec le projet, en vue d’offrir une formation sur la production et la transformation améliorées du riz, et sur la création de contacts avec les marchés. En travaillant étroitement avec la MEDA, le bureau de l’agriculture a appuyé la distribution de variété de semences recommandes et les nouvelles technologies agricoles.

Monsieur Bura affirme que le bureau de l’agriculture du village œuvre pour que les expert(e)s soient disponibles pour répondre aux questions des agriculteurs et des agricultrices. Mais avec un agent de vulgarisation pour 200 familles agricoles, il est difficile de toucher tout le monde. Il déclare : « Même si nous constatons une amélioration des connaissances des agriculteurs concernant la production rizicole, nous trouvons difficile de toucher tous les ménages de manière égale, surtout pendant les périodes intenses de la saison agricole. C’est à ce moment que nous utilisons l’émission radiophonique et motivons les agriculteurs à écouter. Les émissions radiophoniques diffusent des interviews de qualité réalisées avec les expert(e)s et partagent des expériences d’agriculteurs et d’agricultrices que nous exploitons comme source de renseignement auxiliaire pour nos agriculteurs. »

Quand madame Tigab écoute Bahir Dar FM à la maison, elle obtient des renseignements sur les dates des différentes activités agricoles, telles que la période des semis et la période d’application des engrais. L’écoute de la radio a suscité une discussion dans sa famille concernant les semis en lignes, une autre nouvelle technique qu’elle a apprise des radiodiffuseurs et des radiodiffuseuses. Cette discussion a motivé toute la famille à l’aider à améliorer cette pratique.

Elle déclare : « Lorsque nous écoutons l’émission radiophonique à la maison, mon mari et les enfants écoutent aussi les expériences d’autres agriculteurs concernant les semis en lignes et les bénéfices qu’ils en ont tirés. Cela a permis à l’ensemble de la famille de comprendre l’importance de cette pratique et ils contribuent de plus en plus maintenant. Ils sont désormais plus enclins à m’aider au champ. »

Madame Tigab ne garde pas ces connaissances pour elle. Au début, sa voisine n’avait pas de radio fonctionnelle chez elle, par conséquent, madame Tigab lui communiquait les informations qu’elle entendait à la radio et elles suivaient toutes les deux les conseils.

Madame Mola déclare : « Notre terre agricole était très pauvre en termes de productivité et de variation de produits agricoles… Nos familles étaient considérées comme n’ayant pas eu la chance d’être tombées sur une terre. Mais, une fois que nous avons suivi la formation sur la production améliorée du riz, nous avons eu les moyens de scolariser nos enfants, [et] d’acheter des pompes hydrauliques et des panneaux solaires. »


Nebiyu Yetsedaw est un chargé de projet de RRI à Addis Abeba.