La collaboration est essentielle : Sensibiliser les hommes, les femmes et les jeunes à la condition féminine

« Il faut tout un village pour élever un enfant. » Ce proverbe est significatif à plus d’un titre, mais une chose est certaine, c’est que la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants ne doit pas concerner uniquement les femmes. Ce doit être une priorité pour toute la famille.

Au Burkina Faso, nous mettons tout en œuvre pour changer les mentalités en matière de santé maternelle et infantile, en encourageant les hommes à percevoir le rôle important qu’ils jouent dans la santé et le bonheur de leur famille.

Il s’agit d’un thème central de notre nouveau mini-feuilleton qui sera bientôt diffusé dans trois langues locales, dont le gourmantché, le mooré et le lyélé. Dans ce feuilleton, ce sont des hommes qui sont sollicités pour véhiculer des messages importants et servir de modèles. Probablement, que cela amènera les hommes burkinabé et d’autres personnes influentes de la société telles que les belles-mères à changer de mentalités.

Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une initiative de plus grande envergure visant à analyser la qualité des services de santé et la faible utilisation desdits services au Burkina Faso. En 2015, le taux de mortalité infantile et juvénile était de 81,6 pour 1 000 naissances vivantes et le taux de mortalité maternelle était de 330 pour 100 000 naissances vivantes.

L’Entraide universitaire mondiale du Canada et l’Université de Laval travaillent activement pour que ces statistiques changent, grâce à l’appui d’Affaires mondiales Canada. Ils offrent des formations au personnel des dispensaires, ainsi qu’aux agents de santé communautaires.

Toutefois, l’augmentation de la visibilité de ces services et du nombre de personnes pouvant y accéder constitue un élément clé de ce travail. Seulement un tiers des femmes enceintes burkinabé fréquente un dispensaire pour les quatre consultations recommandées, ce qui augmente le risque de complications durant la grossesse et l’accouchement.

Nous intervenons sur les ondes avec trois stations de radio partenaires depuis 2017 pour parler de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. Nos émissions radiophoniques participatives impliquent les hommes à chacune des étapes afin de remettre en question les idées préconçues sur la santé des mères et des enfants et susciter une discussion au sein des communautés qui écoutent.

Ces émissions, diffusées dans les régions de l’Est, du Nord et du Centre-ouest, sont très écoutées. Rien que l’an dernier, elles ont enregistré la participation de 6 000 auditeurs et auditrices qui ont appelé ou envoyé des messages textes.

Jusqu’ici, notre projet a réussi à faire adhérer plus de 1 000 hommes, femmes et jeunes à 29 groupes d’écoute et les émissions radiophoniques ont été transmises à près d’un million de personnes vivant dans les régions du Nord, de l’Est et du Centre-ouest.