Partagez les voix féminines à l’antenne

Mebrihit Tsegaye, est une agricultrice de Tigray Region, Ethiopia.
 

Il y a un ans, on a proposé notre politique d’égalité de genre. On s’engage à promouvoir l’égalité de genre dans toutes ses activités.

 

La radio est un formidable outil de partage d’informations, d’idées et d’opinions. Toutefois, il peut s’avérer difficile de faire passer certaines voix à l’antenne.
 
Avec la prolifération des téléphones cellulaires en Afrique, les agriculteurs et les agricultrices peuvent de plus en plus participer aux discussions diffusées sur les ondes, et ce, par le biais des tribunes téléphoniques ou des votes effectués par téléphone cellulaire. Les voix des femmes, quant à elles, ne se font souvent pas entendre.
 
Plusieurs raisons expliquent cela. Dans beaucoup de régions, les femmes ont très peu accès aux radios et aux téléphones. Certaines hésitent même à appeler à la station de radio, de peur que leurs voisins pensent qu’elles sont trop progressistes ou opiniâtres.
 
Pourtant, cela est peut-être tout simplement dû au fait que les femmes maîtrisent moins la technologie.
 
Cependant, il est très important d’intégrer des voix féminines aux discussions, et surtout celles portant sur l’agriculture, la santé ou la nutrition, dans la mesure où plusieurs femmes africaines cultivent, soit pour les besoins de leurs familles, soit pour gagner de l’argent afin de pouvoir payer les frais de scolarité de leurs enfants et acheter des médicaments.
 

 
Les femmes ont également une conception différente de l’agriculture, étant donné qu’il leur arrive de produire différentes cultures ou d’utiliser différentes techniques agricoles.
 
Notre projet « Voix au féminin » contribue à la diffusion de voix féminines à l’antenne grâce à une nouvelle technique « bip populi ».
 
La technique « bip populi » permet aux femmes d’exprimer leurs points de vue en appelant leur station de radio pour laisser gratuitement un appel manqué ‘bip’. Un système de réponse vocale interactive (RVI) les rappelle et leur propose d’enregistrer un message.
 
Des femmes membres de groupes d’écoute communautaire ont été formées sur la narration, l’utilisation du téléphone cellulaire, du système « bip populi » — et ont reçu par la suite un téléphone.
 

En Tanzanie, les correspondantes ont participé à une discussion sur la place des femmes et des hommes en cuisine et à table.
 
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« Je m’appelle Aisha Omar, et je suis membre du groupe Umoja, dans le village de Mnung’una. Lorsque je prépare la bouillie de sorgho, mon mari m’aide à acheter du sucre et des cacahouètes. Mais quand il s’agit d’apprêter le sorgho pour faire la farine, je le fais toujours moi-même et je vais écraser le sorgho au moulin. Après ça vient l’heure de la cuisson. »

 
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« Mon nom est Grace Stefano du groupe Mshikamano, dans la circonscription de Msisi. Après avoir préparé le repas, je le sers de la façon suivante entre les membres de ma famille : je sers en premier les garçons, puis les filles de la famille, et enfin mon mari, les jeunes enfants et moi-même. C’est ainsi que je partage le repas dans ma famille. Merci pour votre écoute. »

 
En Éthiopie, les correspondantes sont intervenues sur des pratiques agricoles exceptionnelles présentées durant ladite semaine.
 
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« Je me nomme Wesene Abebe et je suis originaire de la zone d’Hodanabe, dans le district d’Akaki. Nous utilisons la technologie BBM (technologie de la billonneuse améliorée) pour une gestion intelligente des eaux agricoles. Nous avons tiré un grand profit de vos émissions sur la technologie BBM. Merci pour cela. Nous aimerions aussi que vous nous proposiez des solutions pour nos autres problèmes également. Merci. »

 
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« Je suis Bizen Abraha du district de Lalay Dabo. C’est ici que nous planifions nos activités agricoles. Nous utilisons des variétés de semences, pratiquons le semis en lignes, sarclons au moins deux fois et notre système de conservation des eaux fonctionne. Nous en bénéficions énormément. »

 
Le système « bip populi » est si populaire qu’en Éthiopie les groupes d’écoute disposent d’une heure précise pour appeler afin d’éviter que les radiodiffuseurs ne soient submergés par les appels chaque semaine.
 
Qu’en est-il des femmes qui ne savent pas trop comment se servir d’un téléphone cellulaire? Les plus jeunes femmes soutiennent beaucoup leurs aînées dans les groupes en leur apprenant comment composer un numéro et en leur expliquant la technique de la RVI (dont les différentes étapes montrent au correspondant comment se servir de sa voix et de son clavier).
 
Il ne s’agit là que d’une des nombreuses stratégies que nous employons pour nous assurer que les voix des femmes sont diffusées sur les ondes. Le simple fait d’avoir ajouté une ligne téléphonique réservée uniquement aux femmes permet également aux stations de radio de faire entendre davantage les voix des femmes. Dans les situations où avant, au bout de la ligne consacrée à la tribune téléphonique, le correspondant suivant était plus souvent un homme qu’une femme (étant donné que les hommes disposent plus souvent de temps pour appeler la station à plusieurs reprises), l’ajout d’une deuxième ligne téléphonique et le fait de préciser que le numéro est réservé uniquement aux femmes supposent que 50 % au moins des voix entendues pendant la tranche consacrée à la tribune téléphonique pourraient être des voix féminines.
 

 

L’agriculture au féminin, l’expérience de radios rurales au féminin

 
Radio Rurales Internationales a également adopté de nombreuses stratégies visant à accroître le pourcentage de femmes parmi l’auditoire d’écoute. Les groupes d’écoute communautaire formés entièrement de femmes garantissent l’existence d’un auditoire féminin, ainsi qu’un espace où les femmes peuvent partager leurs points de vue avec leurs voisines.
 
La diffusion de sujets adaptés aux besoins des femmes encourage également ces dernières à écouter. Notre feuilleton radiophonique My Children, actuellement dans sa deuxième saison, place une femme courageuse, Florence, au cœur de l’intrigue. Notre initiative Radios Rurales au Féminin englobe plusieurs projets durant la conception desquels les besoins et les intérêts des agricultrices occupent une place primordiale.
 
Le projet « Voix au féminin » est financé par le Fonds international de développement agricole et mis en œuvre en coordination avec notre projet, « Développer des services agricoles radiophoniques axés sur la demande ». Ces deux projets sont réalisés en partenariat avec 12 stations de radio au Malawi, en Tanzanie, en Ouganda et en Éthiopie.

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