Voix de femmes à grande échelle

Apporter la radio interactive à plus de 6.7 millions d’agricultrices et agriculteurs d’Afrique de l’Ouest


Crédit: Yaya Coulibaly

Voix de femmes à grande échelle

Apporter la radio interactive à plus de 6.7 millions d’agricultrices et agriculteurs d’Afrique de l’Ouest

Le contexte

Les agriculteurs d’exploitations familiales d’Afrique, notamment les femmes, produisent de la nourriture pour leurs familles et leurs communautés. Pourtant, ils sont les plus exposés à la malnutrition et la pauvreté. L’agriculture peut être un levier pour la sécurité alimentaire, l’emploi, le renforcement des pouvoirs des femmes, le développement économique et l’amélioration de la nutrition. Cependant, l’accès aux informations, aux technologies et aux services de qualité se rapportant à ces thèmes est restreint pour plusieurs agriculteurs, et, souvent, les femmes sont particulièrement bien plus limitées en termes d’accès, sans compter qu’elles n’ont aucune emprise sur ces derniers.

Notre approche

Les services d’information et de communication de qualité peuvent aider les agricultrices et les agriculteurs à opérer des changements qui améliorent leurs conditions de vie et leurs moyens de subsistance. Dans le projet Voix de femmes à grande échelle, la radio a servi à diffuser de bonnes informations agricoles tenant compte du genre et amplifier la voix des agriculteurs, notamment celles des agricultrices, leur permettant ainsi de partager des idées les unes avec les autres et avec d’autres parties prenantes dans leurs communautés. Les femmes, en particulier, se sont engagées, sont devenues des leaders et ont contribué pleinement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de leurs familles et leurs communautés.

De plus, des séries radiophoniques interactives spéciales ont abordé les questions d’égalité des genres, notamment les droits des femmes, la prise de décision, la violence basée sur le genre, la répartition des tâches dans le ménage et plus. Ces séries visaient à susciter un dialogue autour des normes sociales préjudiciables qui empêchent les femmes de bénéficier d’importantes informations sur l’agriculture et la nutrition.

Résultats atteints jusqu’ici

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Résultat ultime : Amélioration de l’égalité des genres et de la sécurité alimentaire des agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales vivant dans la pauvreté, en particulier les femmes et les jeunes, dans les régions cibles du Burkina Faso, du Ghana, du Mali et du Sénégal.*

  • Le nombre de personnes en proie à l’insécurité alimentaire est passé de 2 121 400 à 1 614 700 (une baisse de 24 %)
  • Mesuré au moyen d’un indice de renforcement des pouvoirs des femmes, l’écart entre les hommes et les femmes est passé de 25 % à 20 %
  • L’écart en matière de renforcement des pouvoirs entre les jeunes et les adultes est passé de 12 % à 0,2 %

Résultats intermédiaires :

  • Utilisation accrue de plateformes radiophoniques interactives durables, sensibles au genre, pour partager des informations, des messages et un savoir de qualité.
    • 58 stations ont offert des émissions radiophoniques de qualité
    • 168 radiodiffuseurs formés sur l’offre de services radiophoniques interactifs de haute qualité
    • 90 % des radiodiffuseurs ont amélioré la qualité de leurs émissions radiophoniques lorsqu’il s’agit de fournir aux auditoires ruraux de bonnes informations agricoles, et de bonnes informations sur l’égalité des genres
    • 352 groupes de parties prenantes des secteurs de la sécurité alimentaire et de l’égalité des genres ont contribué à la création de plateformes radiophoniques interactives et de collaboration efficaces
  • Application accrue des bonnes pratiques agricoles et nutritionnelles par les agricultrices et les agriculteurs, ainsi que les jeunes grâce aux plateformes radiophoniques interactives.
    • 6 730 000 agriculteurs ont écouté des émissions radiophoniques interactives (68 % de l’auditoire potentiel du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso)
    • 52 % des auditeurs, soit 1 342 814 personnes, ont testé de nouvelles pratiques agricoles et nutritionnelles présentées dans les émissions (321 567 femmes, 682 690 hommes, 165 784 jeunes)
    • Des notes supérieures obtenues pour les questions de connaissance sur les bonnes pratiques agricoles, passant ainsi de 38 % à 69 % chez les femmes, de 44 % à 66 % chez les hommes et de 41 % à 66 % chez les jeunes
    • 61 % des auditeurs ont amélioré leurs connaissances concernant les bonnes pratiques agricoles (579 400 femmes, 1 020 500 hommes, 481 900 jeunes)
  • Application accrue des pratiques transformatrices en matière de genre par les hommes, les femmes et les jeunes grâce aux plateformes radiophoniques interactives afférentes à la sécurité alimentaire des familles
    • 59 % d’auditeurs, soit 1 520 000 personnes, ont testé de nouvelles pratiques liées à l’égalité des genres, comme le partage des tâches, les discussions sur les finances ou l’amélioration des conditions des femmes. Ce nombre est réparti comme suit : 570 000 femmes, 970 000 hommes et 460 000 jeunes.
    • Nous avons constaté une augmentation de 30 % au niveau des attitudes positives et des mentalités concernant l’égalité des genres chez les femmes, un changement de 25 % chez les hommes et un changement de 27 % chez les jeunes.

Durabilité :

  • Au Mali, sept stations partenaires poursuivent la production et la diffusion de ces émissions maintenant que le projet est terminé. Au Ghana, 12 des 21 stations poursuivent la diffusion d’émissions radiophoniques spécialisées, maintenant ainsi l’impact des émissions après la fin du projet.

*Il est important de tenir compte du travail d’autres organisations locales et internationales visant à réduire ces chiffres se rapportant au résultat ultime. Les changements climatiques et météorologiques influent également sur la sécurité alimentaire. Nous pouvons dire avec certitude que le projet a induit des changements au niveau des mentalités, des comportements et des connaissances concernant l’égalité des genres et la sécurité alimentaire.

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Ce projet est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

Lieu

  • Durée : 5 ans, 2019-2023
  • Budget: $4,9M CA
  • Stations de radio : 61
  • Langues: bambara, dioula, français, pulaar, soninké, twi, wolof

Partenaires radiophonique

Mali
ORTM Ségou
ORTM Sikasso
Koumakan
Bètafo
Uyesu
Wassoulou
Kafokan

Burkina Faso
RTB 2 Bobo
RED Houndé
Radio Voix du Verger
Radio Voix des Balé
Radio Voix du Sourou
Radio Salaki
Radio Lotamu
Radio Gassan

Sénégal
Bamtaare Dowri FM
Waoundé FM
Bamtaare Dodel FM
Timtimol FM
Médina Yéro Foula FM
Jenku FM

Ghana
Rite FM
Radio one
Todays
Ahomoka
Volta Star
Fawe FM
Atoobu FM

*a non-exhaustive list

Exploring the Potential for Interactive Radio to Improve Accountability and Responsiveness to Small-scale Farmers in Tanzania

« Nous écoutons en communauté. Lorsque nous écoutons ensemble, nous nous entraidons. Nous comprenons mieux. »

Diabou Wandia,
Responsable du groupe des femmes de Saré Demba Diéo, au Sénégal

Égalité des genres

Ce projet visait spécialement à obtenir des résultats transformateurs en matière de genre, en abordant notamment des sujets tels que la violence basée sur le genre, les rôles selon le genre et les droits des femmes.

Le projet a eu recours aux approches spécifiques au genre suivantes :

  • Le concept radiophonique Voix au féminin
  • Les groupes d’écoute communautaire féminins
  • La participation des femmes au choix des thèmes dans le cadre des recherches formatives
  • L’analyse de genre

Des femmes, des spécialistes de l’égalité des genres et des organismes de défense des droits des femmes ont contribué à chaque étape du processus, de la conception (où l’avis des femmes fut demandé concernant les thèmes des émissions) jusqu’à la diffusion (où elles furent reçues en qualité d’invités et d’expertes et pour partager leurs idées et leurs opinions). Les femmes ont bénéficié de formations sur l’utilisation des TIC dans le cadre des émissions, et les radiodiffuseurs et les radiodiffuseuses ont appris à discuter de l’égalité des genres à l’antenne et à promouvoir la participation féminine. En effet, dans certaines communautés le nombre des femmes qui appelaient est passé de 10 % seulement des auditeurs des émissions à 55 % de l’ensemble des appelants des émissions.

Leçons apprises :

  • L’implication des femmes dès le début du processus a été primordiale pour la conception d’émissions radiophoniques pertinentes pour ces communautés. Grâce aux consultations menées en amont, les femmes ont choisi les thèmes des émissions radiophoniques et ont fourni des indications par rapport aux défis concernant l’égalité des genres et leurs répercussions sur la sécurité alimentaire. Elles se sont également assurées que chaque émission était pertinente pour les besoins des communautés locales. Par conséquent, 95 % des groupes d’écoute communautaire au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal écoutaient les émissions chaque semaine.
  • Il est essentiel de collaborer avec des organisations locales intervenant dans le domaine de l’égalité des genres pour la mise en œuvre efficace des projets axés sur cette thématique. Nous avons travaillé avec 68 organisations de femmes, en vue d’obtenir leurs avis sur la conception des émissions et les thèmes à y aborder.
  • Il est primordial d’investir dans le soutien à apporter aux groupes de parties prenantes pour l’utilisation de la radio interactive afin d’assurer une collaboration efficace et durable, notamment en permettant aux organisations locales de défense de l’égalité des genres d’utiliser la radio mieux faire connaître leur travail.
  • La fracture numérique liée au genre est réelle. Pour s’assurer que les femmes peuvent utiliser les TIC et interagir avec les émissions radiophoniques, une formation (même la plus élémentaire) s’impose. Parmi les femmes interrogées, 79 % affirment avoir désormais la confiance nécessaire pour utiliser les technologies afin d’accéder aux commentaires et faire connaître leurs avis aux stations de radio.
  • La demande pour ces types d’émissions est élevée. Quatre-vingt-dix-huit de nos partenaires parties prenantes nous ont déclaré qu’elles jugeaient important le rôle de la radio interactive dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et des pratiques transformatrices en matière de genre et que les auditeurs et les auditrices étaient fidèles à leurs émissions. Les défis se posent au niveau de la mobilisation de partenaires externes pour financer des émissions hors des cycles de financement des projets.
  • Il est important de réaliser des émissions qui touchent les hommes aussi bien que les femmes. Pour susciter l’intérêt des hommes et changer leurs mentalités et leurs comportements, il fallait concevoir des émissions originales et divertissantes. Cela a également révélé la nécessité d’obtenir l’adhésion de la communauté dès le départ, de discuter et de mobiliser les leaders communautaires, ainsi que les hommes et les femmes locaux dans le processus.
  • Il est difficile de mesurer les changements en matière d’égalité des genres. Radios Rurales Internationales a créé un indice de renforcement des pouvoirs des femmes (adapté de I’Indice d’autonomisation des femmes dans l’agriculture de l’IFPRI) et elle utilise 11 indicateurs (y compris le pouvoir de prise de décision, l’accès au foncier ou au crédit, la liberté d’expression, etc.) pour définir une évaluation globale de l’égalité des genres et du renforcement des pouvoirs.