Radio 1 se donne à fond pour offrir des informations vitales sur le COVID-19 aux auditeurs

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Rahini Shaibu, animatrice à Radio 1


Au Ghana, la prévention du COVID-19 est un objectif très important que s’est fixé Radio 1.

Radio 1 se trouve au croisement de Bunso, dans la région de l’Est, au Ghana. Son emplacement entre les deux principales agglomérations d’Accra et de Kumasi présente à la fois des possibilités et des défis.

Bien que Radio 1 aient des auditeurs(rices) dans quatre régions, cela signifie également que la région est particulièrement vulnérable au COVID-19 à cause des voyageurs de partout qui y transitent.

Emmanuel Asamoah est le chef des programmes de Radio 1. Il déclare : « Si nous ne faisons rien, les gens en escale nous transmettront la maladie, ou ils laisseront des traces de la maladie ici avant de poursuivre leur chemin. »

Ce n’est qu’un des défis parmi d’autres que la station rencontre à cause du COVID-19.

Comme les mesures de confinement ont eu des répercussions sur la région de l’Est, Radio 1 a enregistré une perte considérable de revenus publicitaires, malgré la hausse de la demande pour les émissions. Cela signifiait un manque d’argent pour les groupes électrogènes importants, ainsi que les mesures de précautions supplémentaires comme les masques, les désinfectants et les dispositifs de lavage des mains. La nécessité de réaliser les interviews à distance signifiait qu’il fallait utiliser plus Internet et les crédits. En outre, pour protéger ses journalistes, monsieur Asamoah ne voulait pas qu’ils/elles empruntent les transports publics. Les bus étaient bondés de monde entassé les uns sur les autres. Il fallait alors trouver et payer des moyens de transport plus sécuritaires. »

Pourtant, cela n’a pas freiné la station. Les radiodiffuseurs(euses) ont pris au sérieux leurs obligations envers leurs auditeurs(rices), en réagissant immédiatement dès le début de la pandémie.

Emmanuel déclare : « Nous avons senti que nous avions un bon rayonnement et que nous pourrions, par conséquent, communiquer et mobiliser nos populations et les tenir informées de ce que nous expérimentions à ce moment. »

La station diffuse ses émissions surtout en langue twi, mais elle a également un mélange d’émissions en anglais. Radio 1 a commencé à diffuser immédiatement des émissions sur les mesures de précaution contre le COVID-19.

Emmanuel explique : « En dehors de l’argent, nous avons pensé que c’était une question de responsabilité sociale de l’entreprise. »

Son équipe a trouvé des moyens ingénieux pour informer régulièrement la communauté par rapport aux dangers que comporte le COVID-19. Un(e) de leurs collègues a composé un morceau de musique sur le virus et la station a produit une vidéo. Plus tard, ils ont utilisé la même chanson en guise d’indicatif sonore à travers leur réseau.

La station a également modifié son émission de santé, Mon ne wo appduen ou « Ta santé et la mienne », pour mettre l’accent sur les mesures de prévention contre la pandémie.

Emmanuel déclare : « Parlant d’émission, je ne veux pas en créer de nouvelle. » Il ajoute : « Plutôt que de parler des questions de santé ordinaires, nous avons décidé que les discussions dans Me ne wo appduen porteraient sur le COVID-19. »

Comme c’est une émission hebdomadaire, Radio 1 encourageait les auditeurs(rices) à appeler pour poser leurs questions pendant l’émission diffusée chaque après-midi à l’heure de pointe. L’animateur(rice) recueillait les questions qui recevaient des réponses lors de l’émission de santé du mercredi.

Puisque les auditeurs(rices) n’étaient pas obligés d’attendre pour appeler, cela a créé un engouement pour l’émission de santé, car les personnes qui appelaient s’attendaient à entendre leurs voix à l’antenne.

Monsieur Asamoah a également demandé au personnel de conclure par le slogan et l’acronyme de la station pour le COVID-19. Évitez « MEN » mais suivez « WOMEN. » MEN signifie la bouche, les yeux et le nez en anglais, à savoir les parties du visage à éviter et « WOMEN » signifie lavez-vous les mains; respectez la distanciation sociale; portez un masque; mangez bien et faites de l’exercice; et évitez les voyages non essentiels. (Note de la rédaction : En anglais les lettres de l’acronyme MEN se retrouve dans l’acronyme WOMEN.)

La station met tout en œuvre pour mettre fin à la désinformation sur le virus, en expliquant et en dénonçant les mythes, mais en répondant également aux besoins individuels de son auditoire.

Emmanuel déclare : « J’ai enregistré une femme qui avait appelé en pleurant disant qu’elle avait tout essayé, mais que son mari refusait de respecter les mesures relatives au COVID. »

Mais la radio prouva qu’on pouvait difficilement l’ignorer.

Emmanuel ajoute : « J’ai eu l’occasion de parler directement au mari. Normalement, il aurait raccroché et déclaré qu’il ne croyait pas aux informations. »

Radio 1 a également reçu un appui financier du Fonds d’aide d’urgence accordé par Radios Rurales Internationales pour le COVID-19.

Emmanuel déclare: « Ce financement est arrivé juste à temps pour permettre à l’institution d’aider les travailleurs(euses) à se sentir en sécurité et à pouvoir faire leur travail en toute sécurité. »

La station a acheté avec l’argent du carburant pour le groupe électrogène, avoir une connexion WiFi, des dispositifs de lavage des mains et des masques.

Ils ont également utilisé l’argent pour transmettre leurs messages dans des régions plus éloignées, même à des personnes qui n’avaient pas de postes radio.

Radio 1 a mobilisé des centres d’information communautaires. Ces centres sont situés dans des localités rurales ou près des marchés ou des magasins, et ils diffusent des émissions avec des haut-parleurs. En payant les centres d’information pour diffuser l’émission de santé, et en mettant en place un système par lequel ces centres pouvaient envoyer des questions sur le COVID, Radio 1 a élargi sa portée, et, par conséquent, le nombre de personnes qui entendaient les messages importants sur la pandémie.

Emmanuel explique : « Nous devions mobiliser les centres d’information communautaire proches des personnes qui n’avaient probablement pas de postes radio chez eux. »

Selon Emmanuel, la cote d’écoute a augmenté durant la pandémie, et a atteint bien plus que cinq millions de personnes.

« Comme nous touchons plusieurs communautés, nous faisons cela pour aider à limiter la propagation du COVID-19. »


Le Fonds d’aide d’urgence octroyé par Radios Rurales Internationales pour le COVID-19 entre dans le cadre de la riposte contre le COVID du projet Voix de femmes à grande échelle, financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Le projet Voix de femmes à grande échelle vise à offrir de meilleurs services radiophoniques interactifs au Burkina Faso, au Ghana, au Mali et au Sénégal, et toucher plus de sept millions d’agriculteurs et d’agricultrices d’exploitations familiales pour renforcer la sécurité alimentaire et l’égalité de genre. Le gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, finance ce projet avec une subvention de cinq millions de dollars durant les cinq années du projet.


Cet article est paru initialement dans Barza infos, notre fil de presse pour les radiodiffuseurs(euses).