Sogodogo Sarata Berthe, avicultrice à Bougouni au Mali

Sogodogo Sarata Berthe était guichetière au service de la poste jusqu’au moment où elle prit sa retraite à l’âge de 55 ans. Aujourd’hui, âgée de 65 ans, elle exerce le métier d’avicultrice.
Sarata habite à Bougouni, au Mali. Elle est mère de cinq enfants, et son défunt mari était policier.
Elle a commencé par les poules de race locale. « J’en avais en grand nombre. Je me rappelle encore quand je revenais du travail, dès que je franchissais le seuil du portail, mes poules accouraient vers moi et j’adorais cela, » dit-elle.
Mais chaque année, leur nombre évoluait en dents de scie parce que chaque fois que le nombre de têtes augmentait, la maladie apparaissait et les décimait, et il fallait tout reprendre à zéro chaque année.
Sarata n’était pas informée sur la vaccination des poules. Mais N’golo, le responsable d’une organisation paysanne, l’a invitée à participer à une formation qui portait sur l’introduction des coqs améliorateurs dans l’aviculture familiale.
« Au départ, je ne me suis pas intéressée à la commercialisation, car après le passage de chaque maladie le peu qui restait était consommé en famille, » déclare-t-elle. « À cette époque, mon choix de géniteur s’est porté sur la couleur notamment la couleur rousse. J’ai été appuyée par le don de coqs améliorateurs de couleur rousse qui ont engendré avec mes poules de très jolis poussins. Les visiteurs étaient impressionnés par mes poules et me proposaient de les acheter. »
« Dans un premier temps, j’hésitais à les vendre, mais par la suite j’ai pris goût à l’argent facilement gagné après avoir vendu quelques poules. »
Sarata a utilisé l’argent pour agrandir son poulailler.
Quand elle a commencé à gagner de l’argent, son mari s’en est aperçu et lui a demandé de lui vendre des poules à crédit, afin qu’il puisse se lancer dans l’aviculture. Avant, les poules étaient une source de disputes entre Sarata et son mari, parce qu’elles n’étaient pas gardées dans un poulailler. Mais entrevoyant la possibilité d’une nouvelle entreprise, son mari a voulu être aviculteur aussi.
« Je lui ai répondu qu’on ne démarre pas l’élevage des poules en empruntant de l’argent, et que cela pouvait nuire aux affaires, mais qu’à la limite je pouvais lui en offrir à bon prix. Il accepta ma proposition, et c’est comme cela qu’il s’est pris de passion pour l’aviculture. »
« À la fin, nous étions deux aviculteurs à avoir des poules qui se promenaient en toute liberté, et chacun faisait ses affaires de son côté. À la maison, les poules étaient devenues si nombreuses que lorsque les amis de mon mari venaient nous rendre visite tout le monde s’exclamait : ‘Eh!! Sogodogo possède beaucoup de poules’ et mon nom n’était plus mentionné. »
Sarata a des conseils pour les autres avicultrices. Elle dit qu’il faut avoir un peu d’argent au démarrage parce qu’il faut construire un poulailler dans les normes contrairement à un abri étriqué.
Elle dit aussi qu’il faut avoir du courage. Avec son premier troupeau de poussins, ils sont tombés malades et ils ont commencé à mourir un jour après l’autre. Elle en a perdu environ 250.
« Découragée, je voulais tout arrêter, mais mes enfants m’ont encouragé à tenir bon. J’ai passé une nouvelle commande et cela a bien marché. Dès lors, je n’ai plus subi une aussi grande perte. Actuellement, j’ai même ajouté l’option poulets de chair. Mon élevage arrive maintenant à s’autofinancer. » Avec l’argent des poulets, elle a acheté un triporteur (moto à trois roues dotée d’une plateforme pour transporter les bagages et les marchandises). Maintenant, son poulailler est équipé d’un système d’électrification solaire et elle a plafonné certaines parties du toit et réalisé bien d’autres choses.
Pour élargir sa clientèle, elle a présenté un plan d’affaires et obtenu un prêt à la banque afin de construire deux grands poulaillers suivant les normes. Aujourd’hui, elle possède 10 000 pondeuses et 1 000 poulets de chair.
Nous avons rencontré Sarata pendant le projet « Une radio pour le développement de la chaîne de valeur agricole » est entrepris avec l’appui financier du gouvernement du Canada fourni par Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada.
il faut indiquer que les aviculteurs sont exposés à risques supérieurs à la moyenne, induisant de nombreux accidents du travail et ces dangers sont souvent sous-estimés.
Il est donc indispensable de prévenir ces situations dangereuses en mettent en œuvre des mesures de formation et de prévention collectives et individuelles : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=559
Merci pour le commentaire Nadia.