Soutenir les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales pour une résolution de la crise de la sécurité alimentaire

Sans agriculteurs, pas de nourriture.
En cette Journée mondiale de l’alimentation, nous voulions rappeler qu’il est important de soutenir les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales. Après tout, sans eux, où serions-nous?
À Radios Rurales Internationales, c’est un sujet de discussion récurrent. Mais que signifie exactement être agriculteur ou agricultrice d’exploitation familiale?
La définition de l’agriculteur ou l’agricultrice d’exploitation familiale varie en fonction de votre interlocuteur ou interlocutrice. Il existe quelques critères communs, notamment concernant la superficie de la terre, le revenu, la portion de récolte vendue comparativement à celle que le ménage consomme et le pourcentage d’un revenu familial provenant d’activités non agricoles. En général, les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales ont de petites parcelles de terrain, moins de revenus, consomment une certaine quantité de leurs récoltes et consacrent une grande partie de leurs efforts à l’agriculture.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que cinq exploitations agricoles sur six ont une superficie de moins de deux hectares et que ces exploitations produisent environ 35 pour cent des aliments du monde.
Pourquoi soutenir les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales?
Comme nous l’avons établi, les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales, ainsi que les agriculteurs familiaux, jouent un rôle important dans la production alimentaire en Afrique. L’agriculture est une importante source d’emplois sur le continent. En Afrique subsaharienne, 66 pour cent des emplois des femmes et 60 pour cent des emplois des hommes proviennent des systèmes agroalimentaires.
Les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales sont plus prédisposés à employer des pratiques agricoles durables, comme la production d’une variété de cultures et de cultures de couverture pour améliorer la santé des sols. Les exploitations familiales tendent souvent à utiliser moins d’énergie et à émettre moins de gaz à effet de serre que les grandes exploitations mécanisées.
Pourtant, ce secteur a de nombreux défis, dont le changement des conditions météorologiques, la concurrence des grandes exploitations industrielles et l’accès limité aux informations fiables et d’actualité. Soutenir les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales signifie améliorer les moyens de subsistance locaux et la sécurité alimentaire.
Malgré l’apport considérable des femmes aux systèmes alimentaires, elles rencontrent des obstacles supplémentaires, comme les difficultés d’accès à la terre, aux financements, aux intrants agricoles et à la technologie. Il existe un fossé de 24 pour cent entre les genres en matière de productivité des terres entre les exploitations de même superficie gérées par des femmes et celles gérées par des hommes. Cela signifie que, sur une exploitation de la même superficie, les femmes ont plus souvent des rendements inférieurs et obtiennent moins de revenus pour leurs besoins familiaux et l’atteinte de leurs autres objectifs. Donner un coup de pouce aux agricultrices permet de combler ce fossé et profite à toute leur communauté.
Comment Radios Rurales Internationales soutient-elle les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales d’Afrique subsaharienne?
Le travail de Radios Rurales Internationales repose essentiellement sur des émissions de radio agricoles : des émissions qui communiquent aux agriculteurs et aux agricultrices d’exploitations familiales des informations pour une amélioration de leur exploitation et leurs conditions de vie. Ce sont des émissions qui expliquent comment produire une culture ou élever du bétail, et ce, de l’approvisionnement en intrants jusqu’à la commercialisation et à la vente. Nos partenaires radio diffusent des émissions concernant des sujets allant de l’élevage de pintades à la culture et la cuisson des patates douces à chair orange. En plus de promouvoir de bonnes pratiques agricoles, commerciales et de commercialisation, nous insistons désormais sur le partage de conseils pour l’adaptation au changement climatique.
Avant de concevoir des émissions de radio interactives, nous consultons les communautés, les partenaires du savoir, et, surtout, les agriculteurs et les agricultrices pour être certains que nos émissions sont utiles et pertinentes. Nous collaborons avec les ministères et le personnel de vulgarisation agricole afin d’étendre la portée des programmes publics de vulgarisation agricole. De plus, à toutes les étapes de la production alimentaire, nous offrons l’occasion à des spécialistes de partager leurs connaissances à l’antenne.
Pendant la diffusion des émissions, nous continuons de mobiliser les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales par le biais des sondages Uliza et des groupes d’écoute communautaires, où les auditeurs et les auditrices peuvent interagir avec leur station de radio et obtenir des réponses à leurs questions. Nous veillons constamment à améliorer l’accès des femmes aux émissions de radio pour permettre aux agricultrices de bénéficier de nos émissions.
Soutenir les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales comme solution à la faim dans le monde
Les agriculteurs et les agricultrices d’exploitations familiales sont le socle de notre système alimentaire. Le fait de les équiper avec le soutien dont ils ont besoin, fût-il sous forme d’un partage d’informations agricoles récentes sur les ondes ou d’un accès garanti aux crédits et aux semences de qualité, a un effet d’entraînement sur leur communauté et au-delà, et nous rapproche un peu plus de l’objectif « zéro faim. »